Une maladie complexe, qu’on ne réussit pas encore à trouver des traitements définitifs. Avec ces quelques éléments, vous pourrez savoir si vous êtes atteinte d’endométriose et savoir quoi faire dans ce cas.
Qu’est-ce-que l’endométriose ?
C’est une maladie complexe, souvent différente chez les patientes et qui peut s’avérer très douloureuse voire invalidante.
« Elle se définit comme la présence en dehors de la cavité utérine de tissu semblable à la muqueuse utérine qui subira, lors de chacun des cycles menstruels ultérieurs, l’influence des modifications hormonales. Lors de la menstruation, sous l’effet des contractions utérines, une partie du sang est régurgitée dans les trompes pour arriver dans la cavité abdomino-pelvienne. » Cette théorie expliquerait la majorité des atteintes d’endométriose.
Ce sang contient des cellules endométriales, des fragments de muqueuse utérine, qui, au lieu d’être détruits par le système immunitaire, vont s’implanter puis, sous l’effet des stimulations hormonales ultérieures, proliférer sur les organes de voisinage (péritoine, ovaire, trompe, intestin, vessie, uretère, diaphragme…).
L’endométriose est ainsi responsable de douleurs pelviennes invalidantes. Dans certains cas, elle cause l’infertilité. Ces symptômes ont un impact majeur sur la qualité de vie des personnes atteintes avec un retentissement important sur leur vie personnelle et conjugale mais également professionnelle et sociale » Extrait de l’introduction du Professeur Charles Chapron dans Les idées reçues sur l’endométriose – Février 2020 – Editions le Cavalier bleu.
Les types d’endométriose
Avant on parlait de différents stades d’endométriose : stades 1, 2 , 3…
Aujourd’hui on parle de 3 types d’endométriose :
- Superficielle ou péritonéale
- Ovarienne
- Pelvienne profonde ou sous-péritonéale
Il existe aussi différentes formes d’endométriose : l’adénomyose, l’endométriose pariétale, l’endométriose thoracique. Le site d’Endofrance est complet à ce sujet et apporte informations et aides.
Signes et symptômes :
Pour la grande majorité des femmes le principal symptôme est la douleur : règles douloureuses (dysménorrhée), douleurs pelviennes, pendant les rapports sexuels, pour uriner, lors de la défécation, douleurs chroniques au bassin, région lombaire, abdomen, jambes…
Mais il y a aussi :
- Troubles digestifs, constipation, diarrhée…
- Fatigue chronique
- Des règles prolongées et abondantes peuvent être aussi un signe d’endométriose.
- L’ infertilité est souvent associée à cette maladie.
Diagnostic et traitement :
Après consultation médicale, le médecin ou gynécologue peut demander des examens tels que :
- Échographie, échographie pelvienne, (utilisation des ultrasons pour visualiser les organes et déceler des kystes ovariens…), échographie endorectale pour chercher des lésions profondes…
- IRM (Imagerie par résonance magnétique permettant de voir kystes, nodules et lésions…)
- Hystérographie ou hystérosalpingographie (examen de l’utérus et des trompes pour rechercher adhérences, malformations utérines, perméabilité des trompes…)
- Coloscanner à l’air, coloscopie virtuelle, uroscanner (pour explorer le rectum et colon…)
- L’acte chirurgical pour l’endométriose reste la coelioscopie ou laparoscopie ( intervention pour visualiser les lésions, faire des biopsies, faire des interventions comme enlever des adhérences…)
Concernant les traitements, il n’y en a pas de définitifs :
Lorsque l’endométriose est superficielle des traitements anti-douleurs et anti-inflammatoires, associés à une bonne hygiène de vie et alimentaire sont suffisants. Ont aussi fait leur preuves, les médecines complémentaires : kinésithérapie,ostéopathie, acupuncture…
Pour les formes sévères et suivant l’infertilité, le désir de grossesse…le médecin décidera s’il doit passer par la chirurgie (coelioscopie) et/ou le traitement hormonal pour empêcher la survenue des règles ou mettre en place une ménopause artificielle car en général l’endométriose diminue et disparaît après la ménopause.
Est aussi à l’étude et testé depuis quelques années, le traitement chirurgical de l’endométriose rectale par ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU)
Mon témoignage : Sarah, 46 ans
« Je relativise en essayant de vivre le plus normalement possible et en disant merci pour la famille que nous avons pu fonder et qui est mon soutien et ma force. »
Je m’appelle Sarah, j’ai 46 ans et j’ai eu des règles très douloureuses depuis 12 ans, à en tomber dans les pommes et à rater les cours.
A cette époque on disait que c’était normal et beaucoup de filles en souffraient à divers degrés. J’ai supporté plus ou moins pendant mes études. Mariée à 21 ans, j’ai pris la pilule pendant 2 ans pour finir mes études, puis j’ai arrêté car on désirait un enfant qui est arrivé seulement 2 ans plus tard.
Très vite je suis retombée enceinte, malheureusement avec des complications, j’ai perdu mon bébé en faisant un accouchement prématuré à 4 mois de grossesse. Repartie pour 1 an de pilule et nouvel arrêt avec désir de bébé.
En 2004 nouvelle grossesse et fausse-couche à 2 mois. Epuisement physique et psychologique. Dieu merci, avec la foi et l’aide de Dieu, j’ai repris le moral en me disant que je ne prendrai plus de contraception mais que je laisserai la vie revenir.
4 ans plus tard, toujours aucune grossesse et à nouveau des douleurs terribles chaque mois (cela s’était estompé après les grossesses). A ce moment le gynécologue prescrit une IRM et le diagnostique tombe : Endométriose profonde stade 3.
Une série d’examens suit : bilan d’infertilité, hystérosalpingographie… L’angoisse, la peur, le peu d’informations font attendre 2013 pour une intervention par coelioscopie : nettoyage des adhérences, des nodules… et le chirurgien m’annonce que les trompes sont complètement obstruées et qu’il faudrait un miracle pour avoir un autre enfant.
Depuis nous avons refait une perte 5 ans plus tard et je continue à avoir mes règles toujours plus ou moins douloureuses mais bien moins qu’auparavant. L’essai de traitement hormonal a été un échec. Je me soigne avec des méthodes naturelles et certains mois avec des anti-douleurs. Le médecin me contrôle tous les ans et me dit que tout ira mieux à la ménopause. Je réalise à quel point cela est bien plus invalidant chez certaines femmes et je relativise en essayant de vivre le plus normalement possible et en disant merci pour la famille que nous avons pu fonder et qui est mon soutien et ma force.
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