Avoir peu d’estime pour soi-même n’est pas de la modestie. C’est de l’auto-destruction. Tenir son authenticité en haute estime n’est pas de l’égoïsme. C’est la condition première au bonheur et au succès.
(Bobbe Sommer)
L’estime de soi est un jugement que l’on porte sur soi-même.
Il comporte une part d’objectivité, basée sur des expériences concrètes de réussites, d’objectifs atteints, qui nous font admettre que nous avons des capacités et des compétences. Il comporte aussi une part subjective, davantage liée à l’histoire des relations humaines vécues depuis la plus tendre enfance où se construit peu à peu la confiance en soi.
L’estime de soi s’édifie sur la base de l’amour de soi-même. Cet amour fondamental est une acceptation de soi-même tel que l’on est, qui s’enracine lui-même dans l’assurance d’être aimé. L’expérience d’un amour sans condition (normalement au début de la vie, l’amour des parents), c’est-à-dire d’un amour qui ne dépend pas de ce que nous faisons mais qui nous précède. C’est la seule réalité spirituelle qui puisse donner un juste amour de soi, et, par la suite, une estime de soi suffisante.
De quoi l’estime de soi est-elle faite ?
Ces trois composantes de l’estime de soi entretiennent généralement des liens d’interdépendance : l’amour de soi (se respecter quoi qu’il advienne, écouter ses besoins et ses aspirations) facilite incontestablement une vision positive de soi (croire en ses capacités, se projeter dans l’avenir) qui, à son tour, influence favorablement la confiance en soi (agir sans crainte excessive de l’échec et du jugement d’autrui).
Vous avez du prix aux yeux de Dieu, parlons-en !
Amour de soi et égoïsme
Précisons immédiatement que le juste amour de soi n’a rien à voir avec l’égoïsme. La préoccupation excessive de soi-même, qui peut aller jusqu’à une forme malsaine de narcissisme, est un mouvement de repli et d’enfermement parfois maladif. C’est une réaction secondaire à une série de malheurs et d’échecs, ou le résultat d’une éducation déficiente.
Le juste amour de soi est, au contraire, une réalité qui appartient aux fondements de notre être et qui nous permet de nous ouvrir aux autres. La distinction est capitale quand il s’agit d’apprendre aux enfants à se détourner de l’inévitable égocentrisme de l’enfance. Pour apprendre la générosité et un certain oubli de soi, il n’est pas nécessaire de se détester.
Estime de soi forte, estime de soi faible
L’estime de soi permet une certaine autonomie, une stabilité affective suffisante qui régule les relations avec les autres en nous permettant d’éviter les pièges de la dépendance. Avec une bonne estime de soi, on pourra entendre des critiques sans en être trop affectés, on pourra agir avec des motifs autres que la recherche de l’approbation des autres, on pourra même essuyer quelques échecs sans s’effondrer intérieurement. La réalisation des projets personnels est facilitée par l’estime de soi et la confiance en soi : elle permet d’affronter les obstacles, de farder le cap sans ses décourager, d’éviter la procrastination et les hésitations.
En cas d’estime de soi trop faible, les prises de décisions sont ralenties ou différées, l’inquiétude et la honte règne, les avis des autres sont majorés et entretiennent la confusion dans l’esprit, les moindres obstacles constituent des montagnes infranchissables, la vie est plus subie que vécue.
L’estime de soi peut aussi être trop élevée. En ce cas, la vigilance de la vie quotidienne baisse, la prise de risques est trop grande, les leçons des échecs ne sont pas tirées, un sentiment de supériorité et de suffisance règne en maître et peut précipiter la chute dans l’échec, comme dans la fable Le lièvre et la tortue.
En fin de compte, l’échec guette tout autant ceux qui sont trop sûrs d’eux-mêmes que ceux qui ne le sont pas assez.
Source : Bien gérer ses émotions – Laurent Perru – Editions du Jubilé
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