PAM ? Mais qu’est ce que ça peut bien signifier ? C’est un acronyme qui veut dire « Pas Avant le Mariage ». Alors toi, t’es PAM ou pas PAM ?
Pourquoi attendre la mariage pour faire l’amour, puisqu’on est sûrs de se marier ?
Plus personne n’ose aborder cette question. Ni en famille, ni même dans les préparations au mariage, où on ne sait plus quoi dire… alors, on se tranquillise en se disant que la société a évolué et on évite de ramer à contre-courant. Dommage ! Car ce que l’Eglise propose va dans le sens de ce à quoi tout le monde aspire : une sexualité épanouie, qui révèle une relation intime et solide entre des partenaires amoureux dans la durée.
Il est bon que des amoureux soient attirés l’un vers l’autre, qu’ils aient ce désir légitime de ne faire plus qu’un, de s’unir. Surtout s’ils souhaitent vivre ensemble toute leur vie ! C’est le contraire qui ne serait pas normal !
Mais certains jeunes voudraient vérifier s’ils sont compatibles physiquement avant de s’engager. Comme si c’était une garantie de la réussite de leur union, et un bon moyen de mieux se connaître.
L’expérience montre qu’aller trop vite dans le langage du corps fait souvent fi de l’effort du langage tout court : simples dialogues pour apprendre à se dévoiler, à dire qui nous sommes et ce que nous voulons construire ensemble. Beaucoup de déconvenues viennent de là ! Sans compter que ce n’est pas parce qu’on s’entend bien physiquement, que cela va durer, ni qu’on s’aime réellement dans les autres domaines de la vie !
L’amour et la sexualité sont deux choses différentes, à réunir dans une longue et patiente construction.
Je reçois des fiancés, qui, à un moment donné, sont pris d’angoisses et ne savent plus comment faire pour stopper la relation… » On a été trop loin ! » Difficile de revenir en arrière… Ils ne se sentent plus libres parce qu’ils se sont déjà donnés physiquement (alors qu’ils ne sont pas engagés), et qu’ils ont partagé une vie commune… Ils se sentent quand même engagés vis-à)vis de l’autre, même sans promesse aucune, et on peut les comprendre.
Sur le plan sexuel, on ne peut se donner « à moitié ».
Je peux reprendre une bague, une photo, mais je ne peux reprendre ce que j’ai laissé de moi dans le corps et la mémoire de l’autre. C’est irréversible comme les traces de l’autre en moi car le corps a une mémoire. Ceux qui ont eu des expériences blessantes le savent : quand on touche au corps, on touche au coeur.
Attendre le don total exprimé par l’échange des consentements, et ratifié par le don des corps, éprouve la liberté de chacun, et construit la confiance en soi et en l’autre, par la maîtrise de soi.
Attendre implique de supporter la distance, et donc une part de solitude. Dans ce renoncement positif, s’opère un discernement, où l’intelligence et la volonté son convoquées :
- Quel est le fondement de mon amour pour l’autre ?
- Est-ce que je l’aime pour lui-même, ou pour l’amour qu’il m’apporte ?
- Me sert-il de béquille à mes propres manques et mes besoins ? ou inversement ?
- Ai-je les ressources personnelles pour affronter ma part de solitude ?
- Quelle est la qualité de la relation qui nous unit ?
Même s’ils vivent ensemble et partagent le même lit, chaque couple de fiancés peut choisir de vivre une période d’abstinence, afin d’attendre son mariage pour revivre la plénitude de cette union des corps au coeur de son alliance sacramentelle.
Attendre, c’est « rassembler » ses énergies pour être prêt à se donner tout entier.
C’est donner un espace à la tendresse et à la communication ; deux éléments si précieux dont chaque couple a besoin tout au long de son mariage ! Alors, le jour J, l’acte sexuel exprimera charnellement le don total et définitif, et consacrera ce « oui » échangé pour toute la vie.
Le lien créé à ce moment-là s’inscrit tellement profondément dans les époux, qu’il est sacré et indissoluble. Voilà pourquoi l’infidélité est si blessante ! Même virtuelle, avec la pornographie. Savoir que mon futur conjoint a collectionné les conquêtes avant moi, est toujours une douleur (et un risque pour l’avenir).
Cohabiter, même si on est de bonne foi, sûrs de soi, c’est vivre « comme si » on était mariés, mais sans l’être, sans cet échange des consentements publics et devant Dieu, qui fait mariage, socle du lien : » Je te reçois comme époux et je me donne à toi. » Cette parole est performative : elle fait ce qu’elle dit. Dieu s’y engage.
Chaque itinéraire est unique !
La dignité humaine permet de se questionner pour trouver la vraie signification de cette chasteté avant le mariage : est-ce cela que nous voulons vivre ? Elle est une véritable richesse qui aide à la maturation de la relation et permet d’entamer la construction d’un lien durable.
Bénédicte Lucereau – Il est vivant – N°352 (Juillet/Août/Septembre 2021)
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