Il y a quelques mois je le portais dans mon ventre et le voici désormais qui joue dans son parc. Ce sont ses premiers pas…
Je l’observe se redresser sur ses jambes, si fier d’y arriver pour attraper l’objet mis hors de sa portée. Et voilà qu’il s’élance, esquisse un pas… et retombe faute d’équilibre.
Comment le guider pour lui apprendre à marcher ?
Au début, je faisais comme d’autres mamans, je me levais et lui tenais les mains… Mais je me suis aperçue que cela lui tirait les bras et que marcher les bras levés en l’air tirés par quelqu’un, ce n’est pas forcément très agréable.
Une spécialiste en haptonomie, l’art de toucher et stimuler les bébés durant la grossesse, m’a montré comment, plutôt que de le tirer par le haut, soutenir un bébé qui s’efforce de marcher en plaçant ses mains sous ses fesses : il est alors soutenu, et subit une pression par en dessous, qui l’accompagne… C’est plus dynamique que de le tirer par en haut. C’est très efficace.
Être mère, c’est accompagner la vie, et un corps en croissance…
Accompagner un bébé, c’est le soutenir et l’aider à grandir, et non le maintenir dans son état de bébé, ou le forcer à être plus. Peu importe le temps que cela prendra pour qu’il court avec d’autres enfants dans le parc. Explorer le monde à quatre pattes est tout aussi amusant pour mon enfant.
Il me faut aussi accepter de le laisser grandir, qu’il ne soit plus entièrement dépendant de moi pour manger, se déplacer, jouer… Je suis parfois partagé entre ma fierté de le voir accomplir toutes ces nouvelles choses et mon désir de le garder auprès de moi.
Lui donner de l’amour, c’est le laisser être, vers son propre chemin… « Je vois des hommes comme des arbres qui marchent », dit un texte des évangiles (Marc, 8, 24). Et puis, de ces premiers pas, la figure de l’homme (ou de la femme) se précise… il devient lui-même parce qu’il a pris l’habitude de se redresser, avec une main bienveillante.
Claude Dunord