Quarante-huit ans de fidélité, quatre fois douze. Douze ans de fidélité émerveillée, avec l’enthousiasme de la jeunesse et l’arrivée des enfants. Douze ans de fidélité construite autour de l’éducation des enfants et de la vie de famille, 12 ans de fidélité assumée, 12 ans de fidélité enfin tournée vers l’avenir. À suivre…
C’est un parcours sur une ligne de crête, comme dans un paysage entre collines et volcans, à la jointure des deux versants, au soleil. Il y a des descentes, des montées, des respirations en union avec la nature. Parcours à la fois solitaire et à deux, à la lumière du bon Dieu, qui était invité à notre mariage, et qui est toujours un ami bienvenu chez nous.
Un couple se construit contre le monde, nous disait-on. Il est vrai que si tu partages à quelqu’un que tu souffres dans ton couple, il te dira rarement quoi faire pour dépasser la souffrance. On t’enverra vers un psychologue au mieux, ou vers un avocat, gentils et compatissants. Voilà ce que t’offre la société pour ton bien être, pas pour ton projet.
J’ai toujours du mal à me confesser, ce qui fait que je me souviens longtemps de ce que j’y entends. Une fois, vers Chartres, on avait le temps, je dis au confesseur, qui était un ami : « Je ne sais pas quoi dire, je fais très peu de turpitudes ! ». Il me répond : « une seule question. Est-ce que tu rends ta femme heureuse ? ». Très surpris. Je lui réponds : « c’est à elle qu’il faut demander ». Puis j’ai compris que c’était la question que le Seigneur me posait chaque jour. Comme quoi la confession est surprenante.
La fidélité, ce n’est pas quarante-huit ans de contrat à respecter, c’est une vie à construire dans la liberté au quotidien. Savoir échapper aux tentations du monde, ne pas s’exposer, ne pas cultiver de rancœur ni de frustration. Pas de cadavres dans les placards.
On dit souvent que l’amour est aveugle. C’est faux. L’autre a plein de défauts. Nous aussi. On peut les haïr jusqu’au dégoût, jusqu’à la séparation. On peut aussi les accepter, ou même les aimer comme les siens. La fidélité n’est pas un monument sur une place ni une construction juridique. Elle est comme une bicyclette : le mouvement seul lui donne son équilibre.
Un mot pour terminer. Dix-sept mille cinq cents jours de fidélité. Chaque jour la vie est nouvelle, les épreuves sont nouvelles, reste à défricher en nous-mêmes des espaces de paix et de joie pour irradier vers l’autre. Et alors nous rayonnerons vers les autres. C’est la construction d’un bonheur mutuel, ensemble.
Dominique et Marie-Claude D.
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