Suis-je toujours belle avec un sein en moins ? Un cathéter en plein milieu du décolleté ? Une pilosité inhabituelle ? Le cancer, c’est super !
Il est certain que cette maladie, au delà des désagréments physiques et psychologiques, touche profondément notre cœur de femme.
« Moi qui était si coquette, je ne serai plus jamais belle. Mon mari ne me désirera plus. Les autres vont dire que je ne suis qu’une pauvre cancéreuse. »
Oui, ma propre maman parle d’elle comme ça. Ce qui l’a d’abord tant gêné, c’est de se voir si faible. D’un seul coup. Ce saisissement. Elle qui a eu 5 enfants, des amis, une vie bien remplie, un boulot : tout s’est arrêté.
Et puis, ce mono-sourcil soudain, cette moustache hirsute, ces trop longs sourcils qui s’emmêlent, et ces ongles qui s’effritent. Ce corps féminin qui en a pris un coup…
« Mon Dieu, se disait-elle, m’as tu vraiment voulu ainsi ? »
Alors, j’ai décidé de l’aider un peu. D’abord, ma maman a toujours était la plus belle ! Mon regard sur elle n’avait pas changé. Et puis je voulais en rire, moi, de tout ça. J’ai décidé moi aussi de changer mon regard, de ne plus visionner ces vidéos de youtubeuses beautés trop parfaites. J’ai appris à ma maman une nouvelle routine beauté, plus adaptée à ses besoin, respectant son nouveau corps.
Oui, une belle femme, c’est d’abord une femme qui prend soin d’elle.
Alors, un conseil: lancez vous de nouveaux défis ! Osez cette pièce qui vous fait de l’œil au fond de votre placard, ce rouge à lèvre trop pep’s dans les années 90 que vous comptez bien remettre au gout du jour.
Oui, nous n’avons qu’une vie, et c’est une infirmière en cancérologie qui vous le dit !
« Béni sois-tu Seigneur pour la merveille que je suis. » Psaume 139
Clotilde Henry
Commentaire (1)
15 juillet 2018 at 15 h 46 min
Il faut aussi laisser du temps au temps, s’habituer à ce nouveau corps. Adieu la fougue de la jeunesse. On rentre maintenant dans un temps où on ne maîtrise plus grand chose mais où chaque petite chose belle et bonne prend plus de valeur.