La mort est un sujet tabou dans notre société où tout va très vite et où le superficiel prend la place de l’essentiel. Les gens sont gênés voire effrayés de parler de la mort à tel point que l’on a changé le mot ‘mort’ par ‘décès’. Pourtant, c’est un sujet que l’on devrait aborder simplement puisque la mort est quelque chose de naturel et que l’on y est tous confronté à un moment donné. Quand les adultes sont eux-mêmes mal à l’aise face à ce sujet, comment en parler aux enfants ?
ACCEPTER LA MORT
La mort d’un proche peut être subite ou préparée. Selon le cas, elle n’est évidemment pas vécue de la même manière. Lorsqu’un proche meurt de vieillesse ou à la suite d’une maladie, on a le temps de s’y préparer, on sait que cela va arriver même si l’on ne sait pas quand. On a alors le temps de préparer ce départ et de faire son deuil plus sereinement. Quand un proche meurt subitement, d’autant plus s’il est jeune, il est beaucoup plus difficile d’y faire face. Il est important d’accepter cet événement. Le processus peut être plus ou moins long. La prière peut alors être d’un grand soutien, que l’on prie soi-même ou que l’on demande à quelqu’un de prier. Quand on a la foi, on sait que la mort est le début de l’éternité. Quand on ne croit en rien, on se retrouve face à un mur. Pourtant tous les êtres sont connectés sur terre et au Ciel, c’est la communion des Saints.
Il y a environ deux ans, un soir, j’ai ressenti en moi comme un élan de prière. Cet élan ne venait pas de moi, c’était comme si on me demandait de prier. Pour quoi, pour qui ? je n’en avais pas la moindre idée sur le moment. Le lendemain, j’ai appris que ma grand-mère était morte la veille. Quand j’ai demandé l’heure du décès, ça correspondait à l’heure à laquelle j’ai eu cet élan de prière. J’ai su alors que ma grand-mère ou son ange gardien me demandait de prier pour l’accompagner dans ce moment.
CHOISIR LA SIMPLICITE
Il ne faut pas se précipiter d’annoncer la mort d’un proche à son enfant et ne pas trop tarder non plus. L’important, c’est d’avoir passé le moment de confusion pour avoir les idées un peu plus claires et être à même de pouvoir échanger avec son enfant.
Si l’enfant est présent au moment où l’on apprend la nouvelle, il va voir que quelque chose nous affecte soudainement sans comprendre ce qui se passe. On doit alors le rassurer en lui disant que l’on vient d’apprendre une nouvelle très triste et que l’on a besoin de pleurer ou de s’isoler un instant pour faire face à cet événement inattendu et surtout que l’on va tout lui expliquer un peu plus tard. Il ne doit pas s’inquiéter. L’idéal est de trouver un moment dans la journée pour lui annoncer la mort du proche, quitte à lui dire que s’il veut en parler et que vous ne vous sentez pas prêts sur le moment, vous préférez attendre le lendemain pour pouvoir être plus disponible pour lui.
Quand vous parlez à votre enfant, choisissez des mots simples et clairs, ne partez pas dans des détails et des explications longues et compliquées. Exposez-lui les faits et faites-lui part de ce que vous ressentez sans trop vous étalez. Laissez-le poser ses questions à son rythme. Si vous ne savez pas quoi répondre sur le moment, dites-le-lui tout simplement. Vous pouvez également lui dire que vous allez réfléchir à sa question et essayer d’y apporter une réponse plus tard.
Il est possible que votre enfant n’ait rien à dire sur le coup et qu’il ait besoin d’en parler quelques jours ou quelques semaines après. Faites-lui savoir que vous êtes disponible pour lui en fonction de ses besoins. S’il vous en parle à un moment pas très opportun, expliquez-lui que là tout de suite c’est difficile d’aborder le sujet mais que dans une heure ou ce soir ou même demain, vous aurez le temps d’en parler avec lui.
POUR ALLER PLUS LOIN
Les enfants ne conçoivent pas toujours les choses comme les adultes. Aussi, selon son âge, votre enfant aura peut-être du mal à comprendre qu’il ne reverra plus la défunte personne sur terre.
On peut alors proposer à son enfant de prier pour son proche en lui expliquant que Dieu nous accueille au Ciel près de lui quand notre temps sur la terre est fini.
Cela permet de garder un lien concret avec ce proche tout en prenant conscience qu’on ne le verra plus sur terre. Cela ne l’empêche pas d’être toujours présent dans notre vie, mais différemment.
Le petit plus : demander à Marie, la Sainte Vierge, de guider nos paroles avant de parler.
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