Quand on est atteint d’une maladie, il n’est pas toujours facile de se voir dans un miroir, surtout quand cette maladie atteint notre physique. Comment se trouver tout de même belle ? Comment être malade mais belle et resplendissante pour nous-même et notre entourage ?
L’annonce de la maladie
Lorsqu’on m’a annoncé il y a un peu plus de 4 ans que j’étais atteinte d’un cancer digestif métastatique, la question de mon apparence physique à venir ne m’a pas effleurée. Les enjeux étaient ailleurs, la question qui nous habitait alors mon mari et moi, et sans doute mes enfants aussi, était de savoir si j’avais des chances de m’en sortir, ou du moins si nous avions encore du temps devant nous pour continuer à vivre l’aventure familiale que nous avions initiée 29 ans plus tôt.
Une longue route
78 chimios et plusieurs lourdes interventions plus tard, j’ai rencontré bien des professionnels de soins. L’une d’entre eux est la socio-esthéticienne du service oncologie. Elle est venue me voir d’office, je ne soupçonnais pas même son existence. Et pourtant, combien elle a pu être précieuse, il faut accepter de se faire aider. Pourquoi choisir d’être proactive et de se donner du mal pour conserver une image positive ? La fatigue aidant, on peut être tenté de laisser couler, de ne pas faire les petits efforts nécessaires. Mais il faut garder en tête que l’on doit bien cela à nos proches, conserver une épouse, une maman, une amie la plus belle possible, c’est important pour le moral. Celui du malade et celui des proches. On appelle cela l’estime de soi. Si mon apparence physique est peu dégradée, ou si elle ne l’est que temporairement, c’est que finalement, j’ai ma propre marge de manoeuvre, aussi infime soit-elle, que je ne me contente pas que de subir. Et cela donne de l’espérance à tout le monde.
De petites victoires qui donnent le sourire
Voici maintenant les petites victoires qui me donnent le sourire.
Mon premier partenaire beauté est ma coiffeuse. Elle est parfaitement au courant de ma maladie. Elle me propose des coupes qui me mettent en valeur, qui permettent à mes cheveux de reprendre du tonus, et cela m’a réussi ! J’ai eu des coupes très très courtes, j’ai maintenant une véritable coupe mi-longue, plus féminine. Chaque semaine, je me fais un masque capillaire : c’est devenu un vrai petit plaisir, la maladie me fait gagner en légèreté. Une part de futilité vient contre-balancer la gravité de la situation. C’est aujourd’hui que je veux être belle, demain est un autre jour.
Quant à la peau, il faut évidemment y porter attention, en l’hydratant, en la protégeant du soleil le tout avec des produits tous doux et hypoallergéniques. Pour le maquillage, j’ai toujours fait attention à avoir la main légère, et n’y recours que lorsque je sors, que je rencontre du monde. Bien des allergies se déclenchent avec les traitements et les yeux sont souvent fragilisés, alors on privilégie le confort. Autre rendez-vous beauté, l’épilation des sourcils à la cire tiède pour ouvrir le regard, effet liftant garanti.
La joie au coeur de l’épreuve
J’ai l’habitude de dire que j’ai de la chance. Cela peut paraître étonnant. Pour tout dire, je me sens portée par mon mari et ma famille, en discrétion. Je ne suis pas que malade, les projets, souvent modestes, continuent de voir le jour et de se concrétiser. Quand cela ne va pas, souvent hélas, il faut savoir se cacher, puiser en soi les ressources nécessaires, et revenir à la vie ensuite, soutenue par ce que j’appelle mon fidèle « monastère invisible ». Mais je sens un surcroît de vie qui ne cesse de se déverser : la naissance de nos petits-enfants en est la meilleure illustration. J’ai décidé d’être heureuse parce que c’est bon pour la santé, disait Voltaire, je rajoute pour nous toutes : parce que cela rend belle. On ne peut pas sourire et être laide, non ?
Vous traversez actuellement une difficulté au niveau de votre santé, n’hésitez pas à nous confier votre maladie. Nous pouvons prier avec vous via le live chat’. Confiez-nous votre entourage.
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